Nombre total de pages vues

samedi 23 avril 2016

Primo




Difficile de raconter Primo.
C'est un livre de souvenirs dans lequel ceux de la narratrice croisent ceux de sa grand-mère.
C'est la quête d'une petite-fille dans le passé douloureux de son aïeule, la recherche d'une vérité que tout le monde connait mais que l'on voudrait autre...
Et nous suivons la narratrice à la poursuite de cette mort volée, celle d'un bébé, Primo, dont le manque, un demi-siècle après, affecte encore le destin d'une famille.

Un beau récit sur la migration italienne dans le sud-est de la France et sur la tragédie que représente la mort d'un enfant.
(Maryline Desbiolles)



Il existe des livres comme cela, que l'on a plaisir à lire, des personnages auxquels on s'attache, même si l'action est, pour ainsi dire, inexistante, les dialogues rares et le rythme aussi lent que la Loire paresseuse de l'été.
C'est ce que je dirais de Primo, dont la simplicité et la beauté de l'écriture m'ont enchantée.

vendredi 15 avril 2016

La Couleur du lait


Mary est la benjamine d'une famille de paysans dans le Dorsett au XIXe siècle. Elles sont quatre filles, leur mère et le grand-père infirme maltraités par le père qui ne rêve que d'argent et de bras utiles pour sa ferme misérable.
Un jour Mary doit quitter sa famille pour aller vivre au village chez le pasteur et s'occuper de sa femme souffrante. Mary ne souhaitait pas y aller, mais elle n'a pas le choix, le pasteur paie son père chaque mois pour ses services. Auprès d'elle l'adolescente découvre un univers qu'elle ne soupçonnait pas, la douceur, la gentillesse.
Malheureusement, l'épouse du pasteur décède. Ce dernier licencie la gouvernante et ne garde que Mary à son service. Elle se retrouve donc seule avec un homme en apparence irréprochable.










La Couleur du lait est un récit bref (174 p.) mais très dense émotionnellement. 
Rédigé à la première personne par la narratrice, il raconte en cinq chapitres, cinq saisons, 
un peu plus d'une année de la misérable vie de l'adolescente. 
Ecrit de façon réaliste, la forme du texte désarçonne un peu au début par l'absence de majuscule en début de phrases, de tirets et guillemets pour ponctuer les dialogues, mais on fait très vite abstraction de ce détail en se laissant prendre aux mots de Mary.
Jusqu'au bout de l'histoire on veut croire qu'elle va s'en sortir, que sa vie n'est pas une brève tragédie dont elle est la victime, mais Nell Leyshon n'est pas Charles Dickens et n'a pas vocation à nous faire rêver semble-t-il...
La Couleur du lait est son premier ouvrage traduit en français.

De ce roman, je retiendrai surtout cette phrase de Mary : "souvent une histoire se passe plus vite qu'il ne faut de temps pour l'écrire."


dimanche 10 avril 2016

L'Homme qui souriait


Rien ne va plus pour le commissaire Kurt Wallender. Lors de sa dernière enquête, il a tué un homme.
C'était de la légitime défense certes, mais il l'a tué et ne s'en remet pas.
Depuis, c'est la chute libre, la perte de confiance en soi, la dépression, l'isolement... Le seul endroit
où il se sent un peu en paix est sur une petite île danoise.
Un jour, durant sa promenade sur la plage, l'avocat Sten Torstensson lui rend visite et lui fait part de
la mort de son prère avec qui il partageait un petit cabinet. La police a conclu à un suicide ou un accident, mais Sten n'y croit pas. Il est persuadé que son père a été assassiné.
Wallender, qui ne veut plus rien avoir à faire avec la police, refuse de s'intéresser à l'histoire jusqu'à
son retour au commissariat.
Venu apporter sa lettre de démission, il apprend que Sten vient d'être assassiné...
Cela change tout pour lui. C'est l'électrochoc dont il avait besoin. Il a négligé l'intuition de Sten,
il décide de se jeter à corps perdu dans cette enquête dont il n'imagine pas où elle va l'entraîner.

Un excellent policier de Henning Mankell, auteur suédois qui sait distiller suspens et frissons tout en
passant du temps sur la psychologie des personnages et en nous faisant participer à leur vie quotidienne
avec toutes les implications qu'elle peut avoir sur leurs comportement et enquêtes.

mercredi 6 avril 2016

La mode halal

http://actu.orange.fr/france/genevieve-de-fontenay-dit-oui-a-la-mode-islamique--magicCNT000000mxwnp.html

Etant donné que les médias, les féministes et le monde de la mode s'enflamment quant à cette "percée" de la mode dite pudique, je ne pouvais guère moi, dont la vocation était de travailler dans la haute couture, ne pas réagir à un moment ou à un autre.
Je le fais suite à la lecture de cette déclaration de Geneviève de Fontenay dans le quotidien Le Parisien/
 "Moi, je les soutiens ces femmes musulmanes ! Quand on voit la mode française avec ces jeans troués et rapiécés, tout cet exhibitionnisme, soyons au moins tolérant."
Tout d'abord, je voudrais lui rappeler que la mode occidentale n'est pas que "jean's troués", heureusement, ni impudeur et vulgarité en permanence.
Si je ne m'abuse, elle était mannequin chez Balenciaga après son élection de "Miss Elégance 1957", alors, nul doute qu'elle a défilé et porté des tenues exhibitionnistes pour son époque.
Madame de Fontenay porte aux nues depuis des années l'élégance et la "classe" qui ne sont, a priori, pas des termes adaptées aux tenues des femmes musulmanes respectables, puisque leurs vêtements se doivent d'être pudiques, modestes et surtout ne doivent pas être séduisants.
Ce n'est pas tout à fait ce que reflètent ces collections dites "halal".
En regardant quelques photos, je m'aperçois que les jupes, très longues comme je les aime moi aussi, ont un joli tombé dansant et fluide propre a attirer le regard et, ô surprise, ces femmes portent des talons aiguilles !!!
C'est "halal" les talons aiguilles ?
Certaines vestes courtes laissent voir les fesses, c'est à dire qu'on devine leurs forme et relief, ce qui est beaucoup trop érotique. C'est du moins ce que l'on m'a appris.
Enfin, parlons du foulard, voile ou hijab, il est assez difficile de décider s'il est correct ou pas, car tout dépend du pays d'origine pour le nouer.
Personnellement, j'ai toujours eu une préférence pour le foulard berbère que je trouve moins austère et plus gai que le foulard traditionnel, mais ça, c'est une question de goûts.
A présent quel regard porter sur ce nouveau créneau emprunté par les maisons de couture ?
Tant que ces vêtements ne sont pas présents dans les rayons de leurs magasins occidentaux, cela ne me pose aucun problème, pas plus que le port du vêtement ethnique quel qu'il soit tant qu'il reste limité à son pays d'origine.
Après, si on les trouve en France, c'est comme tous les vêtements propres à une religion portés par d'autres personnes que les serviteurs de la religion en question : je suis absolument contre. 
D'autant que dans le cas de la mode dite musulmane, elle consiste à enfermer la femme et la maintenir dans une position peu confortable, car je doute qu'on soit très à l'aise ainsi vêtue au plus fort de l'été ou dans les commerces et transports surchauffés, même si les vêtements sont en soie naturelle. Enfin, nous savons aussi que le but, avoué ou pas, est d'imposer sur le long terme ce genre de vêtements à toutes les femmes, à tel point que déjà aujourd'hui, nombreuses sont les filles qui n'osent plus sortir en jupes sous peine d'être harcelées physiquement ou, au moins, s'entendre appeler "putain" à cause de leur habillement trop occidental... 
Ce qui est un comble quand on sait que le port du pantalon nous fut interdit officiellement  jusqu'en 2013, conformément au texte de la loi du 7 novembre 1800 disant "Toute femme désirant s'habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l'autorisation". En effet, le port du pantalon par une femme était alors considéré comme un acte de "travestissement" !!!
Dieu merci, en occident, nous évoluons, même quand les lois ne suivent pas le rythme et même si le bon goût n'est pas toujours de la partie.
En dernier lieu, je vous rappellerai que le marché de la mode est soumis comme tout commerce à la loi de "l'offre et de la demande". On ne peut donc pas en vouloir aux couturiers, surtout dans le prêt à porter pour grand public, de répondre à une demande croissante avant de se faire prendre le marché par d'autres moins scrupuleux ? soucieux, eux aussi, de développer leurs marchés et accroître leurs gains, car tout n'est qu'une question d'argent.
Pour conclure, j'ose dire, si elle était encore en vie, que Coco Chanel n'aurait pas répondu aux souhaits de cette clientèle, elle qui, jusqu'au bout, a défendu la liberté de mouvement des femmes tout en leur assurant la "classe" et l'élégance sans exhibitionnisme si chers à madame de Fontenay.