Lors de la révolte des esclaves dans la colonie française de l'île de Saint-Domingue, Solange, épouse d'un riche planteur, découvre parmi les cadavres mutilés de toute une famille noire, une petite fille cachée sous un grand panier d'osier. Désireuse de soustraire l'enfant à toute cette folie, son mari et elle l'emmènent avec eux dans leur fuite vers les Etats-Unis où, ayant reçu le baptême catholique, la fillette, prénommée Ruth grandit dans une situation un peu bancale, ni esclave ni fille de la maison, avant de devenir la Mama du premier enfant de Solange.
Devenu une jolie jeune femme, Ruth est courtisée par un affranchi qui obtient de l'acheter et de l'épouser légalement. Ensemble, ils ont une petite fille, mais Jéhu néglige toujours d'affranchir son épouse malgré son rôle actif au sein d'un groupe anti-blancs et abolitionniste. Malheureusement, en déclenchant une révolte comme à Saint-Domingue, Jéhu est capturé, jugé et pendu, laissant ses esclaves à la rue.
Ruth et son enfant sont alors séparées, vendues à deux propriétaires et ne se reverront jamais.
Après bien des aventures et malheurs, Ruth parvient à revenir chez Solange où elle reprend son rôle de Mama lorsque sa maîtresse décède en donnant le jour à une petite fille qui deviendra la mère de Katie Scarlett.
Dans la catégorie "J'aurais mieux fait de ne pas le lire", ce roman tiendra une bonne place.
De toutes façons, je ne devrais jamais rien lire qui touche de près ou de loin à ce chef-d'oeuvre qu'est le roman de Margaret Mitchell. Autant en emporte le vent est un de mes romans favoris et j'avais déjà été déçue lorsque j'avais lu la "suite" rédigée par Alexandra Ripley dans les années 90.
Malgré tout, j'avais beaucoup espéré de cette histoire qui ne concernait pas Scarlett et se passait avant sa naissance, mais cela ne tenait pas la route.
Si Donald McCaig avait voulu en faire un roman indépendant, libre de toutes références à Autant en emporte le vent, je crois que j'aurais bien aimé. L'histoire est plaisante et bien rédigée. Cette façon de raconter les soixante années qui ont précédé et annoncé la guerre de Sécession du point de vue des esclaves et, surtout, celui d'une Mama que son rôle et ses activités plaçaient un peu des deux côtés de la barrière, apporte quelque chose de plus.
Ici, pas question de rêver sur les crinolines et la nonchalance du sud, pas plus que de larmoyer sur le sort des esclaves comme dans La Case de l'oncle Tom, non, ici, on vit le quotidien d'une enfant puis d'une femme qui a la tête sur les épaules et sait parfaitement analyser toutes les natures humaines.
Je dirais donc que c'est un bon roman si vous n'avez pas lu Margaret Mitchell avant ni vu le film.
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