Pour le plaisir des mots, pour mon plaisir, pour le votre aussi j'espère, pour m'exprimer librement sur tout et sur rien avec un petit "plus" accordé à la langue française.
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dimanche 23 avril 2017
Elections présidentielles 2017
Cette année, je ne vais pas voter.
Je crois que c'est l'une des premières élections auxquelles je ne participe pas depuis mes 18 ans et je le fais sciemment.
Cela m'a pris du temps pour aboutir à cette décision et j'ai longtemps hésité, car voter est un devoir civique. Voter, ce n'est pas un acquis. Voter, c'est sérieux.
Tant de gens voudraient pouvoir voter en toute liberté de par le monde. Tant de gens meurent pour aller voter. Tant de gens sont morts d'être allé voter, tant de gens ont donné leur vie pour que j'ai aujourd'hui ce droit et, pourtant, j'ai décidé de ne pas accomplir mon devoir de citoyenne.
Pour moi la politique, c'est sérieux et important dans la vie d'un peuple et d'une Nation. Cela mérite donc des gens responsables, conscients de ce qu'ils font et capables de réfléchir un peu plus loin que le bout de leur smartphone.
Une campagne présidentielle, ce n'est pas mesurer sa "popularité" et ses chiffres sur des réseaux sociaux virtuels. Ce n'est pas chercher des poux dans la tête de l'adversaire quand on a autant, sinon plus, d'actions à se reprocher. Ce n'est pas se mettre au niveau des citoyens ordinaires pour faire croire que l'on est "comme eux". Ce n'est pas organiser des réunions publiques pour y dénoncer la bêtise des autres candidats. Ce n'est pas se comporter comme les Américains qui, en matière de démocratie, n'ont rien à nous apprendre.
Non, une campagne présidentielle, c'est très sérieux, ça ne se prend pas à la rigolade. Les candidats se doivent de présenter des programmes sérieux en expliquant ce qu'ils souhaitent faire, comment ils souhaitent le faire, ce qu'ils espèrent en retirer de positif pour notre pays que nous leur confions et comment ils comptent financer tout cela pendant leur mandat.
Trop facile de dire "Moi président, je..." et d'aligner des promesses en les appuyant sur les défauts et les inepties des autres programmes. Cela, tout le monde peut le faire.
Cette fois-ci, la campagne présidentielle a été aberrante, consternante, basse et misérable.
Chacun ne savait que promettre qu'il ferait mieux que les autres, serait plus honnête, apporterait le bien être aux français.
Pour cela, tous se sont livrés aux pitreries les plus sottes, les plus dégradantes pour des individus qui prétendent gouverner notre pays.
Ce n'était même pas une mauvaise comédie voire une opérette, non, ce n'était qu'une mascarade sans queue ni tête bien orchestrée par des medias qui s'en sont donné à coeur joie.
Désolée, mais cela ne m'a pas amusée.
La situation, tant en France qu'au niveau international est grave. De nombreux événements ont lieu simultanément et risquent à tout moment d'avoir un effet domino et je n'ai vu que des candidats soucieux de leur ego, préoccupés de l'ampleur médiatique de leur campagne et remplissant à tout va, tels des adolescents décérébrés leurs compte Facebook, Tweeter, Instagragram, Piképikécolégram...
MOI JE, ils ont su nous le chanter sur tous les tons au point de me dégoûter complètement, car il serait temps d'être lucides et accepter que sans efforts, sacrifices, renoncements, nous ne remonterons pas la pente.
Seul monsieur Fillon a osé parler de cela. Mal lui en a pris et c'est bien regrettable.
Alors, voilà pourquoi je ne suis pas allée voter.
Si voter est un devoir civique, présenter sa campagne sérieusement est un devoir politique.
Quand nos politiciens comprendront que la Nation est plus importante que leur image, alors, je recommencerai à accomplir mon devoir !
dimanche 16 avril 2017
samedi 15 avril 2017
Les Amis trop d’accord
(Les philosophes de Pierre-Paul Rubens)
Il était quatre amis qu’assortit la fortune ;
Gens de goût et d’esprit divers.
L’un était pour la blonde, et l’autre pour la brune ;
Un autre aimait la prose, et celui-là les vers.
L’un prenait-il l’endroit ? L’autre prenait l’envers.
Comme toujours quelque dispute
Assaisonnait leur entretien,
Un jour on s’échauffa si bien,
Que l’entretien devint presque une lutte.
Les poumons l’emportaient ; raison n’y faisait rien.
Messieurs, dit l’un d’eux, quand on s’aime,
Qu’il serait doux d’avoir même goût, mêmes yeux !
Si nous sentions, si nous pensions de même,
Nous nous aimons beaucoup, nous nous aimerions mieux.
Chacun étourdiment fut d’avis du problême,
Et l’on se proposa d’aller prier les dieux
De faire en eux ce changement extrême.
Ils vont au temple d’Apollon
Présenter leur humble requête ;
Et le dieu sur le champ, dit-on,
Des quatre ne fit qu’une tête :
C’est-à-dire, qu’il leur donna
Sentiments tout pareils et pareilles pensées ;
L’un comme l’autre raisonna.
Bon, dirent-ils, voilà les disputes chassées
Oui, mais aussi voilà tout charme évanoui ;
Plus d’entretien qui les amuse.
Si quelqu’un parle, ils répondent tous, oui.
C’est désormais entr’eux le seul mot dont on use.
L’ennui vint : l’amitié s’en sentit altérer.
Pour être trop d’accord nos gens se désunissent.
Ils cherchent enfin, n’y pouvant plus durer,
Des amis qui les contredissent.
C’est un grand agrément que la diversité.
Nous sommes bien comme nous sommes.
Donnez le même esprit aux hommes ;
Vous ôtez tout le sel de la société.
L’ennui naquit un jour de l’uniformité.
Antoine Houdar de la Motte in Fables nouvelles, 1719
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